Sept poèmes par Pascal Maillard, enseignant de Littérature Française à l’Université de Strasbourg.
Vivre comme la mouette ivre
Du paysage qu’elle rêve d’être
Pascal maillard
Comment dire le goût de l’inconnu sur la langue
Et cela que les livres ne nomment pas
Le contentement de la rose après la pluie
Aujourd’hui l’oubli
N’a pas de visage
La langue soigne les yeux
Un air de vivre s’éloigne
Vivre comme la mouette ivre
Du paysage qu’elle rêve d’être
Je sors sous la pluie et le mot pluie soudain
Ruisselle des arbres comme des parfums d’elle
A l’ombre de ses aisselles je vois
Une petite lune jaune qui luit dans ses yeux
Et tout au fond cette image qui m’obsède et me délivre
La grande odalisque rose où viennent boire mes mots
Un silence dans chaque main
Ne pèse pas plus que la patience
Du matin
Au loin si près de toi
Je prends le silence à bras le corps
Je le courbe je le plie
Pas un mouvement qui ne t’appelle
Juste une présence avec
Que j’aime la transparence de la pluie
Sur l’herbe tendre quand j’épelle
Ton nom et que l’insouciance des voyelles
Soigne les oiseaux
Ne te retourne pas sur ta voix
Sur l’impatience des fenêtres
Qui attendent la pluie
La peur du ciel devant l’oubli
Un avis sur « La transparence de la pluie »