Une phrase qui se construit dans mes pensées.
Paula C. Guidi
Ici, je n’ai pas de maison, et mes rêves mêmes appartiennent à quelqu’un d’autre.
Je fis un cauchemar où je perdais mes lunettes en faisant du vélo. Je mis longtemps à retrouver le chemin de retour. Les objets dans ma chambre ne m’appartenaient plus. Ce sont des ombres qui s’allongent pour m’atteindre.
Ici, il n’y a pas de place pour moi.
Je sors de ma chambre avant que l’obscurité ne domine. Je n’ai pas de lit. Je ne dors plus depuis que j’ai réalisé mes rêves. Je marche sans savoir ce qui est devant. Je m’assoie toujours dans la même place, mais elle se trouve loin, dans un autre pays. Je rêve encore ; je ne sais pas si c’est une affirmation ou une interrogation.
Ici, il y a une phrase qui se construit dans mes pensées, et qui à la fin de l’après-midi s’écoule par mes lèvres comme un soupir : « mais… qu’est-ce que je fous là ? »
Je m’appelle Paula C. Guidi, je suis née au Venezuela et j’habite en France depuis trois ans et demi. Cette année je finis ma licence en Sciences du langage et je souhaiterais faire un master en traduction audiovisuelle.
J’ai un poème finaliste dans la 4ème édition du concours de poésie jeune Rafael Cadenas en 2019 à Caracas, Venezuela. Il a été publié dans un volume collectif. Le pays d’origine manque toujours aux étudiants étrangers, donc j’écris souvent autour de cette absence.
Merveilleux ! Bravo Paula pour partager des mots qui on touche aux étrangers et on fait sentir pas seuls.
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